Me voici à Besançon pour participer à la 15ème édition du Trail des Forts. Je me présente une nouvelle fois sur la distance intermédiaire : un 28km avec 1.000m de dénivelé qui m’emmènera auprès des nombreux forts qui entourent la ville, avec un finish après être passé dans la citadelle.
Pas de préparation particulière cette fois encore, je n’ai pas fait de sortie avec du D+ depuis début avril et le LUT (couru dans les mêmes conditions d’entraînement). La course s’était bien passée et le profil altimétrique qui m’attend est parfait : 2 kilomètres de plat au bord du Doubs, le plus gros du dénivelé, puis des portions en grande majorité en descente avec seulement quelques petites côtes. On est loin des dents de scie de Lyon qui coupent les jambes, ça devrait être roulant sur au moins la dernière moitié… à voir ce que ça donne après 20 bornes !
J’arrive sur place la veille pour récupérer tranquillement mon dossard et ne pas avoir à me lever trop tôt. Le départ est 9h30 mais autant ne pas avoir les 2h30 de route dans les pattes, surtout qu’il faut les faire dans l’autre sens après la course pour rentrer sur Lyon. Un petit AirBnB dans le centre de la ville, bien au calme et proche du départ, et la voiture posée sur la parking à 100m de l’arrivée.
Lever tranquille après une bonne nuit, je prépare tranquillement mes affaires pendant que je digère mon petit déjeuner. Un petit coup d’oeil dehors me permet de voir qu’il a plu cette nuit, ça risque d’être intéressant pour la suite… 10 petites minutes de marche pour déposer mon sac dans le coffre et me voilà sur l’aire de départ pour un petit échauffement.
Je m’installe dans le sas 20 minutes avant le départ et dans la 2nde vague pour ne pas gêner les athlètes. Les écouteurs restent dans la poche, je préfère débuter la course sans pour profiter, il n’y aura pas de nuisances sonores à masquer sur le parcours et ça me sera au final bien bénéfique pour me concentrer sur la course.
Les dernières minutes arrivent, c’est le moment que je préfère avec l’ambiance qui monte progressivement jusqu’au « lâcher des fauves » ! Quelques gouttes tombent et il fait bien frais, ça va faire du bien de s’élancer.
Les 2 premiers kilomètres sont bien sympa : on est tout de suite en-dehors de la ville, dans la campagne en bord de Doubs. Ça me change bien de mes courses au quotidien ! Le peloton s’étire tranquillement à un petit rythme qui me convient bien, pas trop besoin de doubler. On traverse la rivière sur une passerelle, au bout de laquelle je me sens vaciller… je crains une seconde que ce ne soit la fatigue des dernières semaines qui me tombe dessus mais non : ce n’est que la structure qui bouge sous les pas des coureurs !
Une centaine de mètres sur l’autre rive avant d’entamer la grosse portion en D+ du circuit. Le début se passe plutôt bien sur des chemins carrossables mais une fois entrés dans les sous-bois les choses se compliquent grandement… La pluie qui tombe depuis cette nuit a rendu le terrain boueux et très glissant, et le passage d’un grand nombre de personnes n’a pas arrangé les choses… On recule de deux pas quand on en fait un, doit s’accrocher aux arbres ou sortir du sentier pour ne pas finir en bas.
On sort bien entamés de cette première portion, les semelles alourdies de quelques centimètres de boue et les narines pleines de la bonne odeur de l’ail des ours qui pousse à foison dans le coin. Le chemin se poursuit plus tranquillement et nous emmène au premier fort (le seul que je verrai vraiment), avant de passer sur le chemin de poudrières, le long d’une douve.
Une bonne descente redonne un peu le rythme en passant dans les quartiers résidentiels de Montfaucon où l’on croise quelques locaux qui nous encouragent. Après 14 km on a droit à notre premier ravitaillement, bien fourni, qui permet de refaire le plein d’énergie, et l’occasion de s’arrêter quelques minutes.
On relance tranquillement sur la route avant de prendre à gauche pour retourner dans les bois, et se retrouver en bout d’une file de coureur. Juste devant se trouve une forte côte de 20 à 30 mètres totalement impraticables à cause de la boue. Il faut s’accrocher aux arbres et aux racines pour pouvoir monter, l’entraide est de la partie, les bras se tendent pour donner un coup de main.
Une fois sortis de ce pétrin je me cale dans le rythme d’un autre coureur sur un single bien sympa dans les bois. On est que tous les deux pendant un petit moment, la difficulté a bien régulé le trafic. Il me distance dans les montées, je le rattrape dans les descentes et on discute sur les portions planes. Il finit par me lâcher quand le tracé grimpe de nouveau et que je me mets un peu à la marche.
Le reste de la course est moins difficile que le début, toujours dans les champs et les bois. Ça glisse toujours bien, je fais quelques beaux rattrapages. Je suis bien content de mes chaussures de trail qui font bien la paire avec mon équilibre, j’arrive à ne pas finir une seule fois par terre du parcours.
Le second ravitaillement au kilomètre 21 est salvateur, que ce soit pour grignoter, boire ou se reposer. J’entends plusieurs personnes se renseigner pour abandonner ici, c’est dommage, il ne reste plus que 1/4 du parcours à faire, mais je peux le comprendre : quand on n’en peut plus, difficile de continuer à mettre en pied devant l’autre.
A l’approche de Besançon, les animations se multiplient et l’on croise de plus en plus de spectateurs sur le bord des routes. Une bonne descente permet de reprendre un peu le rythme mais la montée à la Citadelle se fera elle en marchant, je n’en peux plus. J’aurai alterné marche et course sur cette dernière portion pour arriver à aller jusqu’au bout.
Redécouverte du zoo qui se trouve à la Citadelle et que l’on avait visité enfants lors de nos quelques passages dans cette ville. Arrivé en haut des remparts, c’est un peu vertigineux, ils sont vraiment en bord de falaise ! Nouvel échange avec un coureur, avec qui l’on décide de terminer ensemble. Je le lâche un peu dans la descente où je me laisse aller ( c’est trop fatigant de se retenir ) mais le laisse me rattraper à petites foulées et lui sert de lièvre sur le dernier kilomètre, de nouveau en bord de Doubs.
Aux vues de la distance et des conditions je ne pensais pas faire en-dessous des 4h , je termine avec un beau 3h44. Je suis content de ma course même si j’aurais préféré avoir des sentiers plus secs. Les chaussures et les mollets sont pleins de boue, je suis bien content de me doucher et de me changer après la collation à l’arrivée, le froid commence à se faire sentir quand on s’arrête, surtout après l’effort.
Une bonne organisation, avec un parcours très bien balisé, varié et qui doit être magnifique quand il est sec et sans brume. Les bénévoles sont comme toujours au top, à nous indiquer le chemin aux intersections et nous accueillir aux ravitaillements. Étonnement pas mal de monde un peu partout pour nous encourager malgré la pluie et le froid, ça fait vraiment plaisir !
Et c’est comme toujours une redécouverte du plaisir de courir en pleine nature 🙂
Crédits photo Trail des Forts