Depuis le temps que j’admirais ce sommet depuis l’hôtel et les bureaux, qu’il soit couvert de neige ou de verts pâturages, il fallait que je me décide d’aller y faire un tour. Ce sera ma destination de ce soir, avec pour objectif de pic-niquer en haut (à 1800) avant le coucher de soleil.
Je galère un peu pour rejoindre le centre de Marignier, les dernières mises à jour n’ont pas fait du bien au téléphone, mais je trouve facilement une place pour me garer à proximité du sentier. Ce n’est pas très difficile vu qu’il part presque de derrière l’église.
La montée débute raide tout de suite, on sent que ça va tirer droit dans la pente. 1 400m sur 5.5km, ça n’allait pas être plat, les bâtons sont plus que bienvenus ! Quelques replats et lacets permettent de reprendre son souffle. Le sentier est agréable : dans la forêt assez fraîche, principalement en terre avec un reste de feuilles mortes et quelques cailloux.
On sort de la forêt au tiers du dénivelé dans un champ d’estive, avec enfin la possibilité d’admirer le but de la sortie. Le sommet est à contre-jour avec une belle lumière rasante. Une portion presque plane permet de récupérer un second souffle avant l’ascension finale via la crête.
Arrivée au sommet avec une vue magnifique à 360°, le Mont-Blanc (juste la pointe) d’un côté et le lac Léman au loin de l’autre. Ne connaissant pas le coin je pousse jusqu’au sommet jumeau à une centaine de mètres avant de revenir me poser tranquillement pour manger sous la croix sommitale. Je suis bien content d’avoir pris un coupe-vent, le temps est frais là-haut, surtout après l’effort et avec le petit vent qui se lève parfois.
Peu de monde : une traileuse croisée au début, un marcheur doublé dans la montée et 3 couples sur les différents sommets, qu’est-ce que l’on est bien dans la tranquillité de la nature.
Une fois rassasié du paysage, j’entame la descente par le même itinéraire . Les premières foulées sur la petite crête me donnent un plaisant avant-goût de ce que peuvent connaître les skyrunner. C’est moins vertigineux ici mais tout aussi grisant pour moi. Je suis vite coupé dans mon élan par une portion raide où il faut s’aider des mains, avant de relancer sur les sentiers à vaches.
Le sentier aura été un peu moins agréable à la descente qu’à la montée : ça glisse sous les pieds, les cailloux ne sont pas toujours stables et certains passages ont trop de racines. J’arrive tout de même à rester debout, mais de justesse. Avec la fatigue, les jambes ne se lèvent pas toujours aussi haut qu’attendu, et les pieds butent parfois sur les aspérités. Et la pénombre qui s’installe n’aide en rien (j’avais prévu la frontale au cas où). Je m’arrête tout de même de temps en temps pour profiter de la vue du couchant au travers des trouées dans la forêt.
De retour sur le plancher des vaches, accueilli par la sirène des pompiers – leur caserne est presque au pied du chemin. Je me perds un peu dans les ruelles mais finis par retrouver ma voiture pour rentrer tranquillement à l’hôtel. Il fait bien plus chaud ici, j’ai senti l’augmentation des températures tout au long de la descente… C’est la fenêtre ouverte et après un dernier regard vers le sommet depuis celle-ci que je vais dormir ce soir.