Tournée des cols

by François

Une bonne journée complète nous attend aujourd’hui, on va combiner un peu tous les sports. On quitte le parking en VTT pour se rendre au départ de notre rando, à 15km de là. La piste suit le torrent avant de filer en forêt, on sent que c’est un sentier emprunté quotidiennement par les vaches car les vélos (et un peu nous) se retrouvent couverts de bouses, vive l’ambiance campagne !

On rejoint ensuite la route passant par Saint-Véran, joli petit village niché à flanc de montagne avec ses rues étroites qui montent et descendent. Il est vite traversé malgré les difficultés de circulation et l’on retrouve une bonne piste, sans véhicules motorisés. Enfin presque : des VTT à assistance électrique nous rattrapent puis nous suivent en nous collant, on est bien content de les voir prendre un autre itinéraire, car c’est stressant de les avoir dans sa roue alors qu’ils peuvent prendre de la distance sans effort.

Passage à côté d’une ancienne mine de cuivre, dont les installations tombent en ruine et rouillent, on croise un troupeau de moutons avec son berger (ça faisait longtemps que je n’en avais pas vu) puis arrivée à une petite chapelle, bon endroit pour reprendre un peu son souffle car il y a des petits ressauts un peu costauds à grimper.

On en termine avec la portion de VTT en arrivant au refuge de la Blanche, installé en fond de vallée et entouré par des cols, juste à côté d’un petit lac. On se change, cadenasse les vélos à la barre prévue pour avec le sac contenant les affaires, fin prêt pour la suite.

C’est en attaquant la petite ascension vers le col de Saint Véran qu’on se rend compte que l’on a un peu oublié les bâtons au camion… il va falloir faire sans, mais ça fait tout bizarre quand on a pris l’habitude de s’en servir. Le sentier est tranquille et on arrive vite au col, où des VTTistes font leur pic-nic.

Direction ensuite le col Blanchet, en passant juste sous la Rocca Bianca, marchant virtuellement sur la frontière avec l’Italie représentée par cette crête. Une partie du tracé se fait dans un pierrier de sorte de lauzes, les pierres ont de belles couleurs mais ce n’est pas très stable, surtout en courant.

Une bonne descente dans une prairie sans trop de cailloux qui nous emmène dans un coin avec plein de petits lacs. La nebbia s’est bien installée depuis que l’on est côté italien, cette brume montant de la vallée du Pô qui empêche d’avoir une vue d’ensemble de nos voisins mais ajoute une petite touche au panorama.

On remonte vers le col Longet et tombe sur un refuge italien flambant neuf. Petit mais il semble bien équipé. On poursuit jusqu’à un autre lac pour chercher un coin pic-nic un peu à l’abri du vent.

Installation sur des cailloux plats mais pas forcément très stables pour moi, en déballant les affaires, Flo se rend compte qu’elle a perdu son couteau durant la course 🙁 on se débrouille tout de même sans mais on ne s’éternise pas, en ce demandant ce que l’on fait. On finit par se décider : elle va faire le chemin dans le sens inverse, pendant que je continue le tour qui est presque bouclé et dont elle m’a indiqué les directions.

La trace se suit bien et passe le long du lac de Longet, avec un beau panneau indiquant le col de la Noire qui me permettra de redescendre sur le refuge. Je dois pour ça traverser un troupeau de moutons gardés par des patous. Trois d’entre eux me tournent autour sans agressivité, j’arrive à rester calme et fait mon chemin. Mais en arrivant au bout du troupeau, un autre m’arrive pas derrière et commence à me grogner dessus. Calme mais pas serein, j’évite de faire front et trace ma route en restant le plus calme possible.

Le sentier se perd, au milieu des traces de moutons. Je grimpe, contourne une petite arrête rocheuse qui se trouve au milieu et cherche mon chemin.

Faut-il aller plus loin ou monter directement ? Voyant grosso-modo le tracé que l’on avait fait le matin, je grimpe le plus droit possible, arrive à un replat mais pas d’indications… Je poursuis, bascule le long d’un torrent dans une autre vallée mais qui ne semble pas être celle que je cherche car sans trace de la civilisation.

Je continue de pousser un peu plus haut en surveillant l’heure, j’essaye d’avoir du réseau pour prévenir Flo et pour afficher une carte sur mon téléphone mais rien, nada, pas un brin de signal ici. Je me retrouve sur une colline herbeuse perdue à 3.000 au-dessus d’une vallée vierge, je dois me rendre à l’évidence : je suis bel et bien perdu, et j’aurai dû faire demi-tour depuis longtemps.

Je ne comprends toujours pas ce qui m’a pris de poursuivre sur ma lancée plutôt que de redescendre tout de suite pour voir si je n’avais pas raté un panneau derrière moi, et au pire refaire la boucle dans le sens contraire jusqu’au col Blanchet qui permet de rejoindre le refuge. L’esprit humain est parfois buté et ne veut pas faire demi-tour, mais il faut que j’apprenne à le lui faire faire !

Activation du trajet retour sur la montre par sécurité, je fais le trajet inverse et me retrouve rapidement dans la vallée d’origine. Je finis par tomber sur un sentier bien marqué avec un panneau en contrebas et un marcheur au-dessus de moi. Je la rejoins rapidement, lui faisant un peu peur en surgissant à côté d’elle pour lui demander si c’est la bonne direction : elle me répond que oui, normalement. C’est rassurant, vraiment.

Je débouche sur le lac de la Noire et, après des petits lacets un peu raide, au col du même nom le refuge tout en bas. Sauvé !

Juste le temps de manger un peu de sucre et de vider les gourdes avant de tout bien ficeler pour descendre au pas de course. Personne au refuge mais Flo me rejoint rapidement. Inquiète de ne pas me voir alors que j’aurai du terminer longtemps avant elle, elle était retourné au col Blanchet, se disant que j’avais du faire demi-tour, mais ne m’y trouvant pas, elle se demandait bien ce qui avait pu m’arriver !

On se pose tranquillement sur la terrasse pour une pause boisson fraîche – la tarte aux myrtilles est malheureusement en rupture de stock. Puis récupération du matériel de vélo pour rentrer.

La descente sur la piste est un vrai plaisir. Il n’y a personne, peu de gros cailloux, on peut s’en donner à coeur joie. On laisse juste la navette prendre un peu d’avance pour éviter de se prendre la poussière. Traversée du village, un peu peu de route avant de récupérer la piste, ça déroule bien et on arrive tranquillement au camion.

On profite du ruisseau pour y laver les vélos qui, entre la bouse du matin et la poussière du retour en ont plus que besoin, puis c’est notre tour d’y faire trempette (même si je ne m’y éternise pas, il est plus que frais). Un bon repas avant de préparer des affaires chaudes pour le lendemain.

Le plein d’eau est fait à Fontgillarde avant de monter pour la nuit juste en-dessous du col Agnèl, sur un parking aménagé avec deux toilettes sèches, au top.

Tracé de l’aller, du tour des cols et du retour.

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