La journée s’annonce bien plus belle que la veille, l’occasion d’aller découvrir le Val d’Escreins. Une petite route sinueuse m’emmène à proximité du refuge de Basse Rua, point de départ d’un certain nombre de belles randonnées.
Le val est surplombé d’un côté par la crête de Vars parcourue l’avant-veille, et de l’autre par d’imposantes falaises. C’est au milieu de ces massifs que le sentier remonte le Rif Bel, entouré par les résineux.
Au fond du val, je me dirige sur la droite pour remonter le vallon de la Selette. L’ascension débute en sous-bois avec des petits lacets avant de s’ouvrir dans une grande prairie. Les sommets alentours accrochent les restes de brume dues aux précipitations.
Les pierres remplacent progressivement l’herbe et les lacets s’élargissent pour gravir la dernière rude pente menant au col des Houerts, d’où je découvre les deux objectifs de la journée.
Je prends juste le temps de mettre une veste pour me protéger du petit vent frais avant de partir à l’assaut de la Pointe d’Escreins. Elle s’atteint facilement, il faut juste être prudent pour les derniers pas afin de rejoindre la plateforme sommitale.
Superbe vue aux alentours, qui me permet de repérer un peu la suite de l’aventure. Le Pic de Font de Sancte (prévu pour un autre jour) est clairement inatteignable, mais en discutant avec le randonneur au sommet (déjà croisé à la Mortice), l’accès à un petit col en-dessous est tout à fait possible, via un sentier bien plus sauvage que celui d’aujourd’hui. Ça me plaît.
L’accès à la base du Pic de Panestrel est sans difficulté, la forme étant présente j’y vais pour voir sur site si je me sens de pousser au sommet ou non. Mon comparse est tenté de m’y accompagner mais il doit être à 16h dans la vallée et je n’ai aucune idée du temps que ça va nous prendre. Dommage.
Je me change et m’habille plus chaudement au col (pantalon + haut supplémentaire + gants), car le temps passé à discuter et admirer le paysage à 3.000 sous un petit vent, ça rafraîchit bien ! Il me faut descendre un petit peu de l’autre côté avant de remonter ensuite dans une vaste dépression sous de hautes falaises : la Conque de Panestrel. Il y a déjà de l’ambiance.
Je la remonte complètement en suivant les cairns et entame le contournement du pic pour me retrouver sous l’arête. Elle est bien large et ne semble pas nous placer au-dessus du vide, je me lance donc à l’assaut.
C’est assez raide, il y a pas mal de petits cailloux mais c’est dans l’ensemble assez stable. On trouve des prises qui adhèrent pour les pieds et les mains, ce qui permet de se sentir à l’aise. Je me retourne régulièrement pour regarder si je me sens de redescendre par là. Je tâtonne pour trouver le sentier le plus pratique et moins exposé, et arrive assez facilement sous le sommet pour la dernière petite pente.
Le sommet est assez vaste pour s’y installer sans aucune crainte et prendre le temps d’admirer la vue : la Mortice avec le lac Vert en-dessous, le col, la Pointe d’Escreins et le val d’où je viens, le Pic de Font de Sancte, l’Aiguille de Chambeyron encore un dans les nuages. Juste superbe !
J’en redescends en faisant attention, mais aucun soucis, si ce n’est un accroc au pantalon d’avoir posé les fesses par endroit pour bien me stabiliser. Je m’installe au sommet de la conque pour manger en admirant la palette de couleur des falaises, puis décide de descendre pour aller admirer les lacs (Bleu et Vert).
Un troupeau de bouquetins est tranquillement installé dans l’herbe aux alentours du chemin, je le retrouverai en revenant des lacs en pleine migration vers la conque.
Retour au col des Houerts où je sors les bâtons pour la longue descente et retour au parking. Ça tire un peu sur la fin mais la vue sur les falaises illuminées est superbe, et je prends un peu plus le temps de regarder les fleurs. C’est fourbu mais émerveillé et heureux d’avoir pu atteindre le sommet que je rentre me caler pour la soirée.