Direction le sud de l’Ardèche ce week-end, pour un trail un peu particulier. Le Taranis Arga Trail propose en effet 10 boucles différentes, débutant et finissant au même endroit. Le but est d’essayer de toutes les parcourir dans l’ordre, en moins de 24 heures, avec la possibilité de se reposer / restaurer au camping faisant office de base vie. Mais l’on peut également s’arrêter plus tôt si l’on en a eu assez. L’organisation parfaite pour tester ses limites, et se fixer des objectifs plus ambitieux que sur une course classique, où il serait moins pratique de s’arrêter en cours de route.
On arrive sur la place la veille au soir pour s’installer au camping. La récupération des dossards se fait très rapidement, il nous faudra beaucoup plus de temps pour connaître notre emplacement. Mais on finit par l’avoir, et à installer la tente de nos compagnons d’aventures (qui arriveront plus tard) avant la pluie.
Je ferai une bonne nuit malgré l’agitation alentours. La fraîcheur a du bon. Un bel orage nous réveillera en fin de nuit, nous faisant craindre le pire pour la course, mais il s’arrêtera juste un quart d’heure avant le départ, nous permettant d’éviter de nous élancer avec les vestes imperméables.
Nous sommes près de 300 à nous élancer au petit matin (il est 6h30). On laisse les plus sportifs partir devant et nous ouvrir la route dans l’herbe humide, prenant doucement nos marques pour identifier le balisage. On ne devrait pas avoir trop de soucis : chaque boucle à sa couleur et son numéro reporté sur des rubalises, et on les retrouve indiqués au sol aux grosses intersections. L’organisation est bien au point en cette 8ème édition.
Nous allons avoir droit à tous types de terrains et de paysages : prairie, route, traversée de torrent, forêt calcinée, crapahute, piste, forêt de châtaigniers, de résineux, … C’est vraiment variés, on ne ne s’ennuie pas. La première boucle est plutôt tranquille pour étirer un peu le peloton et s’échauffer, la seconde offre plus de dénivelé, avec une belle ascension où il faut mettre les mains pour atteindre la Tour de Brison, avec une vue superbe sur les reliefs alentours. Ou encore une descente droit dans le pentu en forêt.
On est resté groupé avec Flo et Claudie sur la première boucle, on se sépare sur la seconde, ayant des rythmes différents en fonction du terrain. Je les laisse partir devant dans la 3ème boucle, car j’ai un peu trop donné dans la descente, et le temps moite du début m’a un peu fatigué. C’est plus tranquillement que je l’entame, reprenant doucement des forces. J’arrive de nouveau à courir après quelques kilomètres, me laisse un peu aller sur une piste et vlan ! La cheville gauche qui part de nouveau à la faute…
La douleur est moindre que fin mai, et les coureurs qui me rattrapent s’assurent que j’ai tout ce qu’il faut pour rejoindre le camping (eau, nourriture, téléphone). Il y a un petit kilomètre, j’y vais tranquillement en m’aidant bien des bâtons. Petit passage à la tente de secours, qui m’envoient à la douche avant de me poser un strap pour l’immobiliser.
J’encourage (avec Guillaume, qui se limite à 3 boucles) les frangines qui en feront quatre à bonne allure, profitant du snack pour bien me restaurer. On profite un peu du début d’après-midi avant de plier bagage. Entre ma cheville et Flo qui s’est bien donnée, on ne risque pas de faire du vélo le lendemain, autant rentrer pour dormir dans un vrai lit.
Un bel arc-en-ciel complet nous accueillera à l’arrivée. Plus qu’à reprendre mon mal en patience pour me soigner correctement, et peut-être penser à changer de sport.