Ça y est, le grand jour est arrivé ! Cette course est en effet celle que j’attendais depuis un moment, et celle que je crains le plus. Ce coup-ci nous sommes vraiment en montagne avec un format plus important que d’habitude : 33 km et 2.200 m de dénivelés prévus pour moi.
Les précédentes courses m’avaient rassuré sur ma forme, même si le manque d’énergie débarque toujours après 20 km. Mais je n’y pense pas trop : il fait un temps superbe, le paysage alentours est magnifique et j’ai des bâtons pour m’aider dans la montée. Aucune raison que je ne termine pas !
Après avoir accompagné Flo au départ de son Tour du Criou à 7h30 (50km et 3.400m), c’est à mon tour d’entrer dans le sas pour le départ à 8h30. Il fait déjà assez bon ce qui me permet de tout de suite me mettre en tee-shirt et de ne pas avoir à enlever une couche en cours de route.
Le départ donné, on a droit à un bon kilomètre d’échauffement sur route plane avant d’attaquer les hostilités : une première montée de 650m, d’abord sur une piste forestière puis sur des sentiers à vaches. La forme est là, le chemin assez large pour que chacun prenne son rythme sans gêner les autres.
Le Mont-Blanc fait une belle (mais unique) apparition pour nous récompenser de nos efforts. Je m’arrête pour l’admirer et le prendre en photo, avant d’en profiter pour accrocher les bâtons au sac en prévision de la descente qui approche.
Arrivé au premier sommet et premier ravitaillement. J’ai encore toute ma réserve d’eau et en profite pour doubler un bon paquet de coureurs qui eux, s’arrêtent. Cela permet d’avoir le champ un peu plus libre dans la descente, qui est une partie dans laquelle j’arrive bien à me laisser aller quelque soit le terrain. On retrouve les mêmes types de terrains dans l’autre sens : sentier à vaches, piste, route, avant de terminer par un petit sentier dans les bois et les feuilles mortes. Un régal ! Même la petite montée croisée au milieu est passée crème.
Second ravitaillement après avoir traversé la route, où je profite des boissons fraîches, d’un petit bout de banane et de pain d’épices. Pas trop faim, et les pâtes de fruits que je prends toutes les heures m’apportent ce qu’il faut en sucre. On repart pour 2 kilomètres de plat, que j’avais un peu oublié… je ressors mes bâtons à la première côte et me retrouve à devoir courir avec, par flemme de m’arrêter… Une partie du tracé se fait en tout bord du Giffre, la rivière qui descend du Cirque de Sixt Fer-à-Cheval.
La montée reprend, avec près de 800m ce coup-ci. Le peloton s’est pas mal étiré, on est assez espacé les uns des autres et on se suit tout du long avec quelques coureurs. Nous sommes souvent à l’ombre des arbres, ce qui nous permet d’avoir un peu de frais avec le soleil qui se met à taper. Quelques ouvertures nous offrent d’admirer le versant sur lequel nous sommes passés juste avant.
Un 3ème ravitaillement nous attend au 3/4 de la montée. J’en profite (en plus de m’alimenter) pour me poser quelques minutes car je commence à en avoir plein les pattes. On a dépassé la moitié du D+ prévu sur la course, mais je n’aime pas trop la déclivité de la côte qui nous attend ! Heureusement que tout le tracé n’est pas dré dans le pentu mais parfois plus sinueux.
On finit par atteindre le sommet de la seconde bosse du tracé, avant d’entamer une longue traversée à flanc de montagne. Le sentier est étroit, parfois boueux, et l’on traverse de nombreux torrents, du simple filet d’eau au plus important qui nous fait mettre un pied dedans (qui en ressort bien frais). Je trouve cette portion un peu longue et suis bien content de trouver le petit bout de descente, même s’il est assez technique et ne permet pas toujours de doubler. Ça me redonne un peu d’énergie pour la dernière bosse de 400 m.
Autant dire que l’énergie est vite partie, je galère à grimper cette section. Beaucoup de cailloux, c’est raide, le chemin et le torrent se confondent parfois sur quelques mètres, je n’ai plus trop de jambes (on a dépassé les 21 km), je souffre un peu. Je m’arrête souvent pour me poser quelques secondes sur mes bâtons et reprendre mon souffle, doublé par d’autres coureurs qui me soufflent des encouragements à relancer.
On arrive enfin en haut de cette dernière vraie montée, je me mets au petit trot pour me dégourdir les jambes avant de relancer un peu dans la descente jusqu’au dernier ravito de Samoëns 1600. Ça déroule, seule la petite côte pour y arriver sera faite en marchant, mais je manque d’en rater l’entrée, la tête un peu dans la lune du fait de la fatigue.
Petite pause au régime habituel (eau plate, coca, eau pétillante, pain d’épice et quart de banane) avant d’attaquer la grande descente de fin : 900m de D- qui débutent par une portion à 30% sous la télécabine, en partie dans une bonne petite boue. Je suis content d’être (presque) tout seul sur cette partie car ça glisse pas mal et il faut se concentrer. Je me laisse ensuite aller à mon rythme en doublant quelques personnes moins à l’aise en descente qu’en montée, avec qui j’aurais fait le yoyo une partie de la course.
Une portion de route puis un final via une piste de descente de VTT avec pas mal de racines rendent compliqués les derniers kilomètres, je m’accroche pour continuer à courir et rejoint enfin le fond de la vallée et le Giffre aux abords du camping. J’ai beau savoir que l’on doit se coltiner le tour du lac avec de passer sous l’arche d’arrivée, ce dernier kilomètre n’en est pas moins bien long !
J’en termine en moins de 6h, dans le premier tiers du classement, content de ma course et assez en forme. Les 2 sorties du week-end précédent auront bien fait leur office d’entraînement en plus de la semaine de repos entre les deux, à se noter pour les prochaines fois ! Je m’affale bien dans un coin à l’arrivée, mais pas trop de soucis pour rentrer à pied prendre une douche, puis retourner à la base nautique afin d’assister à l’arrivée de Floriane.
Ça aura été une belle expérience de course en basse montagne, qui donne bien envie d’en refaire dans d’autres coins. Le format me convient bien, je pense rester sur ces distances encore quelques temps pour en profiter dans de bonnes conditions.
Je suis bien content de retrouver un bon lit pour la nuit après ça !