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De la Maline à Rougon

by François

Cette première nuit en tente après une grosse journée n’aura pas été simple. Le vent a soufflé en rafales une bonne partie de la nuit, m’empêchant de dormir, quand ce n’est pas la luminosité ambiante. Je vais devoir investir dans un bandeau de nuit pour ne pas être dérangé. J’ai en plus pas mal bougé pour essayer de prendre une position confortable, ce qui n’est pas aisé dans un sac de couchage. Le réveil est donc un peu laborieux ce matin.

On déroule le rituel matinal : petit déjeuner, remplissage de gourde, pliage de tente et rangement de sac avant de se le caler sur le dos. C’est un peu compliqué de trouver le chemin dans les hautes herbes mais on tombe finalement dessus, et il nous emmène tout droit au Chalet de la Maline, point de départ du fameux sentier Blanc-Martel.

Il débute sous la forme d’un bon sentier qui descend tranquillement, puis descend en lacets dans les gorges avant de réaliser une succession de montées/descentes un peu cassantes. A l’abri du vent, et même sous le couvert des arbres, on sent que le soleil de mai a décidé de se mettre de la partie, ça fait plaisir, on est bien en short.

On prend la bifurcation de Mescla afin d’aller se poser pour manger. Un petit détour en aller-retour qui nous permet de nous approcher de l’eau, au niveau de la confluence entre le Verdon et l’Artuby. On se cale sur les rochers plats pour déjeuner tranquillement.

Reprise du sentier en sens inverse pour retrouver le GR, difficile de se relancer avec les sacs, les jambes sont un peu lourdes même si la pause leur a fait du bien. Après une courte mais raide montée en cailloux, on arrive au point « chaud » du sentier : la brèche Imbert. Une succession de 6 escaliers assez raides (pour 252 marches) nous permettent de descendre de 100m d’un coup, de façon un peu vertigineuse. J’y vais à mon rythme (il n’y a personne) et profite tout de même de la vue une fois la première section passée.

Le Verdon joue à cache-cache derrière les arbres et les ressauts rocheux pendant qu’on fait le yoyo sur le sentier qui n’en termine pas. On se fait deux pauses rapides pour soulager le dos et boire. Après une descente équipée sur une dalle rendue glissante par le passage, on arrive enfin aux deux tunnels qui annoncent la fin.

Le premier (Trescaïre) est assez court, mais on apprécie la frontale pour traverser le second (Baou), long de 700m. Il fait presque froid à marcher ainsi dans la montagne, des poches de chaleur sont bienvenues lorsque l’on passe des ouvertures donnant sur l’extérieur. L’une d’entre elles permet d’accéder à la Baume aux Pigeons d’où débute une sacrée voie d’escalade tout en toit.

Le tunnel débouche sur la sortie du sentier, dans une zone de départ de canyoning, tout en contrebas du Point Sublime. On s’installe sur une petite plage pour se rafraîchir les gambettes dans l’eau très fraîche (limite douloureuse). L’occasion aussi de faire le plein d’eau dans le Verdon (avec la paille filtrante) ainsi qu’une bonne pause sucrée.

On doit maintenant entamer la longue montée jusqu’au Point Sublime par le GR qui évite la route. C’est un peu le calvaire, les ressauts du sentier Blanc-Martel nous ont bien entamés. Une fois rejoint le plateau, il reste encore un bon kilomètre pour rejoindre Rougon.

Le village atteint, on part à la recherche d’un emplacement pour camper cette nuit. On monte (sans les sacs) pour avoir une meilleure vue, et se décide pour un replat qui semble parfait. On s’y rend et commence à faire chauffer de l’eau pour le goûter. Un vieux monsieur vient alors nous voir pour nous prévenir qu’il s’agit d’une propriété privée et que l’on ne peut pas rester. Il nous propose cependant un autre emplacement un peu plus bas, sur lequel il autorise les campeurs.

On suit ses indications, mais difficile de trouver exactement où il veut nous placer. On se cale sur le plat pour goûter, au plus près de la haie pour ne pas coucher les herbes (il nous a prévenu ne pas avoir fauché son champ), aux vues de tous. Comme personne ne trouve à redire au bout d’un bon moment, on monte les tentes et prépare le repas.

C’est un peu folko pour arriver à faire chauffer les raviolis au bain-marie, puis le steak végétal sur le couvercle de la casserole (on ne se trimballe pas la poêle en plus), mais on finit par s’en sortir sans trop de soucis et surtout sans se brûler. Seule la couverture de survie en prend pour son grade.

Tracé de la sortie

1 comment

Le grimpeur 24 mai 2019 - 7 h 59 min

Je comprends mieux le poids des sacs avec votre brique 😉

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