Marathon Race

by François

Ça ne rate pas, la nuit est très compliquée. Il fait pourtant bon et la ville est calme, mais pas moyen de dormir… J’écoute de la musique pour essayer de me détendre et finis par m’endormir à 23h bien passé, le réveil fait bien mal 3 heures plus tard…

On essaye de manger correctement, histoire d’emmagasiner de l’énergie pour la journée, mais il faut se forcer pour avaler ce que l’on a préparé. La faim n’est pas vraiment là. On est dehors à 3h30 pour prendre la direction d’Annecy-le-Vieux où nous attendent les navettes pour Doussard. Pas trop de besoin de carte, une fois le coin de la rue passé et on se retrouve au milieu d’autres coureurs qui s’y rendent également.

Arrivés sur place juste à l’heure du rendez-vous, il y a déjà énormément de monde, mais les choses sont plutôt bien organisées ici : trois files d’attente pour charger trois bus en même temps, l’opération se déroule vite. Le trajet est court mais entre les odeurs d’essence, les virages et la musique passable, les nausées ne sont pas loin. On est content d’arriver sur place.

Juste le temps de rejoindre l’aire de départ, de faire le tour du bâtiment, et c’est bientôt l’heure d’entrer dans les sas. Il ne semble pas y avoir de vérification de faites, un peu dommage étant donné que nous sommes censé être classés par côte ITRA, mais bon. On est rassuré de voir que le jour est bien levé malgré les nuages, et que l’on y verra assez clair à 6h quand on entrera en forêt.

Le départ est donné en plusieurs vagues pour essayer d’étaler le peloton. On se retrouve dans la 2nde et part tranquillement sur les 4 premiers kilomètres de plat, qui servent d’échauffement tout en continuant à nous étaler. On retire une épaisseur juste avant la première ascension : direction le col de la Forclaz. Le début ne se passe pas trop mal, on tient deux de front ce qui permet de doubler. Mais on sent qu’il a plu et que deux courses sont déjà passées par là car c’est bien boueux.

Au milieu de l’ascension, on se retrouve ralentis puis à l’arrêt pendant une bonne dizaine de minutes, on ne sait pas trop pourquoi. Des impatients passent par au-dessus et se font huer : en plus d’être dangereux (ils risquent de nous glisser dessus), ils ne font qu’aggraver les choses car ils ajoutent au ralentissement là où ils rejoignent le sentier. On se croirait en voiture aux alentours de Lyon avec ceux qui forcent le passage pour se rabattre au dernier moment pour ne pas perdre de temps… l’égoïsme est présent de partout.

Ça se fluidifie un peu et on commence à entendre les cloches des spectateurs. On atteint enfin le col : 2 heures pour faire 9km et 700m de dénivelé, on est loin des temps que l’on avait estimé. Il faut faire avec. Les premiers rayons de soleil font leur apparition et on commence à avoir un peu de vue, ça fait plaisir, tout comme le fait de pouvoir prendre son rythme avec un petit brin de descente. Flo réalise un petit dérapage pas très contrôlé, heureusement qu’il y a des torrents pour se laver les mains.

On remonte un peu jusqu’au premier ravitaillement eau. La forêt était tellement humide que je n’ai pas encore entamé mes flasques. Ce n’est pas bien mais difficile de se forcer à boire parfois. J’arrive tout de même à avaler deux gobelets d’eau pendant que Flo répare l’un de ses bâtons avec les moyens du bord. La vue est bien sympathique juste sous la Tournette, elle fait un peu oublier la boue qui fatigue et déstabilise les appuis.

L’arrivée au refuge du Pré Vérel nous permet d’avoir un premier aperçu de la suite du tracé, et surtout du pas de l’Aulp, c’est superbe vu d’ici. On doit redescendre un peu dans la brume avant de rejoindre ce seul passage un peu délicat du parcours pour mon vertige. On est à 1.600 (avec autant de D+), ce qui nous permet d’avoir une belle vue tout autour de nous. Heureusement car il faut prendre notre mal en patience : au moins 20 minutes d’attente avant de pouvoir passer… On se demande un peu ce qu’on fout-là, au milieu de tout ce monde, et si le monde du trail ne tourne pas un peu carré à ne pas prévoir ce genre de problème en envoyant 2.000 personnes sur le même tracé quasiment en même temps…

Je passe sans difficultés, il n’y a pas tant de gaz, c’est assez large et bien équipé. On débouche sur un joli petit  plateau encore un peu enneigé sur lequel souffle un vent bien froid. On peut à nouveau prendre notre rythme, enfin presque car il faut faire attention au côté instable du sol, mais c’est tout de même top. S’ensuit la grosse descente du parcours, avec 1.000 m de D- d’un coup sur 5km, avec de beaux murs qu’on est bien content de ne pas avoir à gravir. Je décide de laisser Flo pour prendre mon rythme car je n’arrive pas à y aller trop tranquillement.

Cette longue descente nous emmène au 24ème km, aux Villards-Dessous, où nous attend un bon ravitaillement bien complet. Je profite d’un peu de tout (pizza, quiche, pain d’épice, eau gazeuse, …) car j’ai grand faim et c’est bien bon. Ça fait un bien fou de manger et de se poser un petit peu. Je prends mon temps ce qui permet à Flo de me rejoindre et l’on repart ensemble.

Elle est moins en forme que moi, je la laisse donc un peu plus loin pour que l’on termine tous les deux chacun à notre rythme. Je rejoins le col de Bluffy à un bon trot, encouragé par de nombreux spectateurs qui nous appellent par nos prénoms, inscrits sur nos dossards. C’est bien motivant.

Débute alors la dernière ascension : 850m de D+ pour rejoindre le Mont Baron par le col des Contrebandiers. Il s’agit quasi uniquement d’un mono-trace qui grimpe dur. Soit tu suis le rythme, soit tu te poses un petit peu en bordure de sentier pour laisser passer un petit train de coureurs. C’est ce que je fais 2 ou 3 fois car je commence à être fatigué. La petite descente au col permet de reprendre un peu d’air, de même que le bout de route associé, et c’est plus tranquille que je termine l’ascension. La vue qui nous attend sur le lac en vaut la chandelle.

On longe une partie des crêtes, alternance de montées/descentes sur de la roche. Je retrouve Claudie qui a fait une petite sortie plus tranquille pour nous attendre là-haut. On discute quelques minutes et je me fais sonner les cloches par Flo qui m’a bien rattrapé dans la montée (c’est son truc, moi je préfère descendre) et qui veut terminer en moins de 8h. On entame la descente technique et boueuse ensemble avant que je ne la distance à nouveau.

Un petit coup de mou au 36ème km, mais un coureur me remotive en discutant avec moi tout en forçant le pas. J’arrive à courir la quasi totalité de la descente, et ne ralentis qu’en fin en raison d’un sentier plein de petits graviers bien traîtres. Mais ils ne sont rien à côté de l’escalier qui permet d’accéder à la passerelle pour nous éviter de traverser un boulevard : un vrai cauchemar après toute cette course.

Je termine sur les quais en donnant tout ce qui me reste, autant se pousser à fond pour la fin. J’en termine en 7h49 : 1085è / 1929. Flo  n’est pas loin derrière en 7h54. Je suis content de voir que j’arrive à augmenter la distance et repousser un peu le mur que je croisais aux alentours de 20km.

On profite bien de l’eau gazeuse salée fournie à l’arrivée avant d’aller chercher notre « assiette terroir » : un bout de jambon de pays, un morceau de reblochon avec une tranche de pain, ainsi qu’une banane et un peu de pain d’épice. C’est sec et pas extra, mais j’ai faim (sauf pour le fromage).  On rentre vite pour se poser au calme et au frais, et surtout prendre une bonne douche !

Cette course me laisse avec un avis assez mitigé, il y a eu du bon et du moins bon :

  • + le parcours est vraiment superbe, il vaut le détour
  • + le ravitaillement solide était très bien garni avec du chaud
  • + les bénévoles étaient au top, certains diffusaient de la musique voir chantaient pour nous motiver
  • – l’organisation ratée pour la gestion des sas, que ce soit le suivi des consignes ou l’écart laissé entre deux départs (il aurait fallu laisser 10 à 15 minutes entre chaque
  • – beaucoup trop de monde sur un même parcours avec beaucoup de mono-traces
  • – 3 courses sur un même tracé en 2 jours, c’est beaucoup trop, ça dégrade tout même s’il n’avait pas plu

Au final, on se dit qu’il faut arrêter de regarder les grands évènements de ce type pour se concentrer sur les petites courses avec 500 à 600 coureurs maximum, et tester les grands circuits en « off ».

On termine la journée à essayer de ne pas s’endormir malgré la fatigue. Détente musique et lecture, avant d’aller profiter un peu des bords du lac avant de manger. Une bonne nuit de sommeil nous attend !

Tracé de la sortie

1 comment

Guillaume 13 juin 2019 - 17 h 43 min

Sympa ce récit de course ! En effet à refaire en off !

Reply

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