Cette 4ème étape débute elle aussi par une ascension au-dessus du refuge, mais bien moins longue et plus praticable que la veille. Je profite de la pause snack à un col pour faire soigner mes clavicules. Le poids du sac et les frottement des sangles les ont mises à vif. Une bonne plaque de double-peau protégée par du tape et ça repart. On se sent vraiment pousser des ailes quand on pose le sac pour aller admirer le paysage.
Le sentier descend assez bas avant de rejoindre les crêtes. Le sentier est jusque là assez bon et on monte plutôt bien sur le début, mais les choses finissent par se gâter, comme à chaque fois que l’on se retrouve sur une crête. Cela devient plus technique et n’en finit pas de monter. A chaque ressaut ou « porte » dans la roche, on pense arriver, mais il y a toujours quelque chose derrière. Un beau troupeau de chèvres trompera une randonneuse à la recherche d’un « bouquetin » qu’elle pensait avoir vu de loin.
On atteint enfin le sommet, juste sous la Punta de la Cappella, avec vue sur le refuge de Prati plus très loin. Je voudrais presque m’arrêter là pour manger, mais on décide d’entamer un peu la descente avant la pause, car il y a pas mal de D- qui nous attend. On fait bien car ça remonte raide pour passer une dépression, ça aurait été un peu rude sur la digestion. Le brouillard commence à se lever, une belle ambiance qui cache un peu le « vide » qu’il pourrait y avoir.
Une fois remontés à niveau, on se dit qu’on serait bien dans l’herbe pour se poser, ce qui nous fait pousser un peu plus bas. Et une fois arrivés dans l’herbe, le refuge étant à moins de dix minutes, on trouve que les tables et bancs disponibles seront encore plus accueillants. On ne pensait pas autant avancer avant le pique-nique, c’est une bonne surprise. La source est également la bienvenue pour faire le plein d’eau fraîche, on avait bien entamé nos réserves. L’occasion aussi de se rafraîchir les pieds et de se mettre en sandales pour la pause.
Le refuge de Prati correspond normalement à la fin de l’étape, mais nous avons décidé de poursuivre en descendant jusqu’au col de Verde. Cela permet de raccourcir l’étape suivante, et de laisser dernière nous une belle descente de plus de 600m de dénivelé.
On est tous les trois en mode automatique, on en a plein les pieds. Le terrain est un peu cassant au début, mais devient heureusement plus roulant sur la fin. Mais c’est toujours douloureux pour les pieds. Les petites forêts que l’on traverse sont toujours pleines d’arbres morts et de branches par terre. Difficile à dire si cela provient d’une maladie, un orage ou d’un manque d’entretien.
L’accueil est plutôt chaleureux au col, ça fait du bien après des personnalités un peu « brut » ces derniers jours. Le terrain a été terrassé ici, il y a pas mal d’emplacements plats ce qui nous laisse l’embarras du choix pour planter nos tentes. La douche est chaude ici mais toujours pas de loquet pour fermer la porte, on laisse les chaussures devant pour indiquer que c’est occupé.
Une bonne averse se déclenche pendant qu’on se douche, Claudie doit tout ranger en urgence dans les tentes. Une accalmie permet de nous installer nous aussi à l’abri avant que le déluge ne reprenne pour quelques minutes avant de se calmer totalement. On a bien fait de ne pas s’installer sous les arbres, cela nous évite de nous recevoir des gouttes d’eau sur la tête toute la soirée quand les branches s’ébrouent avec le vent.
On s’arrange comme on peut pour s’installer manger malgré le sol bien trempé. Des salamandres sont de sortie dans l’humidité. La météo annonce grand beau pour la nuit (et la semaine à venir), je laisse donc mon sac dehors, avec juste sa capuche contre la rosée, en espérant que les cochons qui se baladent en liberté dans le coin ne viennent pas tout déballer.