Il ne reste plus grand monde au bivouac quand on décolle. La source captée (sous la forme d’une fontaine) a un débit totalement irrégulier, arrosant les alentours. C’est un peu compliqué pour remplir les gourdes.
L’étape débute par une piste forestière avant de se transformer en beau sentier de forêt. Ça fait vraiment plaisir de pouvoir marcher d’un bon pas sans réfléchir. On se croirait presque dans les Alpes par moment. Traversée d’un pont en fond de vallée pour changer de rive et continuer à prendre régulièrement de la hauteur.
Bifurcation entre GR et la variante que l’on va suivre, en direction du Monte Renoso. On apprendra le lendemain matin que trois autres groupes se sont également engagés dans cette variante, et se sont plus ou moins perdus. Certains remonteront trop le plateau, finissant à un autre village et arrivant bien tard au refuge.
On continue à s’élever jusqu’aux bergeries des Pozzi. On découvre les pozzi qui leur donnent leur nom sur le plateau juste derrière. C’est juste trop beau cette eau limpide qui coule au milieu de cette pelouse bien verte, de petits trous d’eau et des montagnes.
On pose les sacs pour remonter un peu le plateau et en prendre plein les yeux. Pas une bonne idée car cette légèreté retrouvée quelques instants doit être mise de côté pour poursuivre l’étape…
Après de petites errances dans les arbustes, vérification sur la carte et le GPS au cas où, on rejoint le sentier qui doit nous emmener au col de Pruno. Il s’élève en suivant les courbes de niveau. On découvre enfin par le flanc droit la ligne de crêtes que l’on va suivre jusqu’à notre point culminant du jour. Ça semble haut et long, mais le tracé sur la carte laisse entendre qu’on restera à flanc et ne grimpera pas sur les sommets nous en séparant.
On suit donc la crête de Pietradione, assez peu marquée du coté où l’on est, très appréciable. Cela nous emmène derrière le Monte Torto et sous Puna Orlandino avec une très faible déclivité et un sentier bien marqué dans le sol.
On atteint sans trop de soucis les 2.200m d’altitude, lieu où la randonnée se transforme un peu en grimpette pour traverser une crête bien plus alpine. Pieds et mains sont nécessaires pour agripper. Ce n’est heureusement pas vertigineux, mais le poids et le déséquilibre des sacs se rappellent souvent à nous.
Dernière ligne droite jusqu’au Monte Renoso (2352m). La brume gâche la vue côté falaise mais on en profite de l’autre. Une croix et une tête de maure sont installés à son sommet (le blason de la Corse représente un maure).
Pique-nique rapide ce midi. Il fait froid (il y a du vent), l’endroit n’est pas extra (un tapis de crottes de chèvre) et il est un peu tard.
Quelques centaines de mètre à plat sur le plateau sont appréciés à leur valeur avant de basculer dans une sorte de couloir empierré. La prudence est de mise : c’est raide et pas du tout stable. On a tourné un peu trop tôt il semblerait.
On atteint tout de même le lac de Bastani, dont la tranquillité est troublée par une famille ne sachant pas discuter et jouer calmement. Baignade pour notre poisson d’eau froide – Claudie.
Descente toujours technique jusqu’à Capanelle, petite station de ski. On traversera heureusement la brume pour retrouver un peu de vue et rapidement avoir notre destination en ligne de mire. On ne la pensait pas si proche, le dénivelé restant nous semblant plus important.
On se trouve un coin un peu à l’écart, avec une table bien pratique malgré son état de délabrement. Les sanitaires sont au top et l’eau est même trop chaude.
Les filles se tannent tout le repas à se demander si elles ne vont pas se prendre une pizza au refuge, mais elles tiennent bon.
Le fait d’être au calme dans un coin nous permet de ne pas être dérangés par les départs matinaux. Grasse matinée de prévue demain car l’étape est plus courte et le point de chute plus grand, avec de la place, et donc pas de nécessite de se presser.