Pas besoin de prendre la route aujourd’hui, on part directement du camping. La météo annonce des risques de pluie à partir de l’après-midi, on verra bien comment ça se transforme en cours de route.
On remonte les pistes de ski en direction du Pas de la Balme et de la Tête des Chaudières. Une mise en jambe un peu raide pour débuter mais le rythme revient bien. Piste, sentier dans l’herbe et grimpe au milieu des cailloux, la multitudes des terrains débute dès à présent et ne nous quittera pas de la journée.
Peu de monde aujourd’hui, on va être plus que tranquille toute la journée, si ce n’est 3 groupes de personnes. Les reliefs et les textures sont vraiment caractéristiques dans ce massif.
Une fois au sommet, on a une vue sur l’enchaînement de crêtes qui peuvent nous emmener au Grand Veymont, avec le Mont Aiguille à ses côtés. Nous n’irons pas aussi loin. Plutôt que de descendre côté Est, on se lance une nouvelle fois dans la succession de montées et de descentes le long de la ligne de crête. Le sentier qui y court est assez éloigné du bord pour que ce ne soit pas vertigineux, il faut juste surveiller les ressauts de terrain qui peuvent cacher un retour du vide.
C’est assez impressionnant d’avoir d’un côté cette falaise à pic, et de l’autre une pente à presque 45°. Avec une alternance de prairies et de pierriers. Cela donne en tout cas envie de venir y faire de petites sorties de ski de rando en hiver !
La pause de midi se fait au sommet du Rocher du Playnet avant de reprendre le même jeu jusqu’au Pas Morta.
Le temps commence à se couvrir au loin lorsqu’on entame la descente vers la plaine et la forêt. On s’efforce de suivre un double tracé rouge qui file tout droit dans le pierrier. Attention aux chevilles dans ce chaos, on n’est pas des bouquetins. Le relief s’accentue avec des ressauts de roches, et il semblerait que les marques ne sont pas forcément pour nous vu comme elles coupent à la verticale parfois.
On finit par rejoindre le couvert des arbres, en ayant perdu pas mal de degrés en plus de l’altitude, la dépression n’est pas loin.
Un sentier apparaît une fois l’herbe et la terre retrouvées, accompagné par des points bleus à intervalles plus ou moins réguliers. Il zigzague entre les arbres, les ressauts et les trous, on ne sait plus dans quelle direction on va. Il y a des embranchements par endroit, sans indications, on est content d’avoir le GPS et la direction à suivre pour le retour, sans quoi il y a moyen de se perdre ici.
Le tonnerre grondait par moment au loin, et la pluie finit par nous trouver. Les premières gouttes sont éparses, mais on se retrouve vite sous une grosse averse. Elle semble s’arrêter par moment, mais le vent soufflant, les arbres s’ébrouent sur nous, ce qui ne change pas grand chose. Surtout que j’ai bien entendu laissé ma veste de pluie chez moi…
Après une bonne heure à marcher sous la pluie et une courte accalmie, la grosse averse revient. N’en pouvant plus, je termine les derniers kilomètres en courant, pour pouvoir arriver plus rapidement pour me changer.
On tente une installation de fortune, de tendre une « bâche » entre le camion et la voiture pour manger et monter la tente à l’abri. La nuit sera un peu bruyante avec le vent dans toutes ces toiles.