Pas au Taureau

by François

On part ce matin pour réaliser la partie de la boucle que l’on aurait dû faire la veille, mais dans l’autre sens. Et l’on bouclera en passant par la Vogealle. Un cours sentier en sous-bois nous emmène à un petit passsage rocailleux équipé de chaînes/cables, pas très utiles dans ce sens-là, avant de passer sous des falaises d’escalade. Ce sera le seul passage dégagé jusque sous le refuge de Folly.

Flo mène la marche, j’ai du mal à me réveiller ce matin, je n’ai plus l’habitude de me lever si tôt plusieurs jours de suite.

On débouche sur une très large combe dans laquelle on va monter un petit moment, croisant des brebis avec leur(s) petit(s). L’une d’entre elle s’approche de nous en courant pour se faire caresser et lécher le sel sur les bras de Flo. Pas banal comme animal. L’endroit est vraiment superbe, loin de tout.

Il y en a encore pas mal de neige au-dessus de 2.000m. Un (trop) court passage en crapahute sur les rochers, avant d’atteindre le col de Pointe Droite duquel on peut voir le Pas au Taureau.

On descend avec précaution entre 2 névés sur du schiste un peu friable, mais ça passe assez bien. Puis traversée d’un premier névé, montée en lacets, traversée d’un second plus raide, avant de terminer en lacets. Impressionnant. Tout comme la vue une fois arrivés au Pas, on aurait raté pas mal de chose la veille. C’est étrange de découvrir de haut et sans brume là où l’on était.

Alors que l’on contemple la vue, on entend une personne glisser sur le dernier névé et finir dans les rochers. On avait doublé ce couple avec leur fille au col, on redescend vite pour voir si elles ont besoin d’aide pour atteindre le père. Ce sera premiers soins et appel des secours car un bras et des côtes sont cassés, mais la tête n’a rien heureusement. Presque un miracle vu la chute.

On prend le temps de manger ensemble pour qu’elles puissent décompresser, et décide de redescendre avec elles par le même chemin (on est sur le même parking). On échange rapidement nos sacs légers avec les leurs, bien plus lourds (ils étaient en itinérants) pour les décharger.

Ce sera une longue descente à un rythme bien plus tranquille que le nôtre, mais on ne se sentait pas de les laisser redescendre seules dans ces circonstances. Le père se remettra heureusement bien et pourra assez rapidement être rapatrié dans le Nord pour la suite de sa convalescence. Elles nous tiendront régulièrement au courant les jours suivants.

Une fois parties pour Thonon où il a été transféré depuis Sallanches pour être placé en observation constante, on prend une douche bien chaude au camion en profitant des derniers rayons de soleil qui arrivent à descendre dans cette vallée. Je ne vais pas faire long feu après le repas.

Je suis en tout cas content de voir que je suis passé tranquillement et pu faire des manipulations de sacs à des endroits où mon vertige m’aurait déclenché une crise d’angoise il y a encore quelques années.

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