Levé aux aurores ce matin pour une nouvelle grande aventure à vélo. La traversée de Grenoble vers Valence s’étant bien passée le mois dernier, je me suis prévu un plus grand tour pour continuer à tester mes limites à vélo. J’irai cette fois-ci dans l’autre sens, partant de Valence pour rejoindre la Tour-du-Pin, d’où partent des trains presque tous les quarts d’heure pour rentrer sur Lyon.
Il y a beaucoup de monde à la boulangerie de la gare malgré l’heure très matinale, la flemme de faire la queue, je me dis que j’en trouverai bien durant la sortie dans l’un des nombreux villages traversés. Un peu plus d’une heure de train et me voici à Valence avec les premières lueurs du jour. J’en sors assez rapidement et sans trop être dérangé par les voitures, il n’y a pas encore trop de monde à 7h30.
Ce début est un bon échauffement avec cette traversée de plaine au milieu des champs face au lever de soleil sur le Vercors. Une petite pause à la boulangerie de Montélier pour prendre un casse-croute, en profiter pour boire un Ice Tea et repartir en grignotant un délicieux cookie. Petit détour dans une petite « enclave » sous les contrefort du Vercors au niveau de Rochefort-Samson puis direction les villages en « -Royans ». Je me pose à Auberives-en-Royans pour manger mon croque-monsieur.
La montée par les gorges de la Bourne commence doucement à Pont-en-Royans, avec les premiers « trains » de motos et de voitures de sport qui me doubleront tout du long. Je peux comprendre le plaisir de conduire sur une route sinueuse, mais pas du tout celui d’avoir un engin qui fait un bruit monstre ni de doubler les cyclistes à tout allure sans parfois vraiment se décaler (principalement les motos pour ce dernier point). J’arrive tout de même à profiter de cette portion, admirant le paysage, d’abord assez ouvert avec des grandes falaises au loin, qui se referme par la suite, n’offrant plus qu’une gorge très étroite.
Je quitte la route principale aux Jarrands pour suivre les gorges du Méaudret, bien plus ouvertes et presque plates, par lesquelles j’étais déjà passé à la fin de mes vacances. J’y fais une bonne pause à Méaudres au détour d’une boulangerie, où je fais le plein de boissons (un Orangina pour tout de suite, un Coca pour plus tard, de l’eau pour remplir mes bidons) et un petit plaisir pour changer des pâtes de fruit : une petite quiche lorraine. Il ne me reste qu’une vingtaine de kilomètres pour sortir du Vercors.
Les jambes en ont un peu marre de ces quarante kilomètres de montée, les derniers lacets sont un peu durs à passer, surtout qu’il s’agit de la partie la plus raide. Un peu de danseuse pour aider, et bien content d’arriver au tunnel du Mortier. Il n’aura pas fait bien chaud avec l’altitude (on termine à 1400m) et le petit vent frais par-dessus.
Des panneaux l’annonçaient depuis le milieu des gorges, et je le savais pour avoir repéré le coin sur Internet en préparant la sortie : la route est fermée et normalement interdite à toute circulation, les contrevenants prenant leur responsabilité d’y passer. Pas que le tunnel pose problème : il est en très bon état, cinq cent mètres en ligne droite descendante dans ce sens, juste sans lumière. C’est juste qu’un bout de la route a été emporté par un éboulement à un peu plus d’un kilomètre du tunnel.
Le début de la route n’est pas en très bonne état mais, passant en fin d’été, une trace a été dégagée au milieu de tous les gravats, ce qui permet d’y passer sans trop de soucis en vélo de route (j’ai des pneus de 28). Même la section ayant subi l’éboulement de 1992 se passe assez bien sur un lit de cailloux pas trop gros. Il n’y a que quelques petits passages un peu moins pratiques, dont une très courte portion un peu vaseuse qu’il faut anticiper. Sinon c’est bien gérable en y allant tranquillement. Je n’ai pas de photos car je ne me sentais pas trop à mon aise de m’arrêter ni de passer plus de temps que nécessaire ici.
Arrive la portion d’une centaine de mètres ayant été emportée lors d’un éboulement durant l’hiver 2020-2021. Pas le choix ici, il faut descendre du vélo et le porter pour pouvoir passer. Un gros travail a été fait pour permettre de ne pas trop galérer. Un escalier permet de descendre un peu en contrebas, il suffit ensuite de suivre les cairns et le sentier qui a été aménagé au milieu des éboulis. Il y a quelques marches un peu hautes où il faut éviter de glisser sur les rochers, mais dans l’ensemble pas trop de soucis pour passer.
L’endroit n’en reste pas moins impressionnant avec ces gros blocs de pierre et la falaise au-dessus.
La descente en direction de Montaud se fait très bien, elle était en cours de réfection lors de mon passage. De très longues sections venaient d’être nettoyées, en-pierrées et bien tassées, les rendant plus agréables à rouler que les portions ayant encore l’ancien enrobé. Aucune idée de s’ils vont la bitumer de nouveau ou pas, elle semble juste desservir l’aire de décollage de parapente.
Pause pic-nic en arrivant presque en bas à Veurey-Voroize. J’attendais d’approcher de la plaine et de retrouver un peu de chaleur avant de m’arrêter, la descente (tout à l’ombre qui plus est) ne m’ayant pas vraiment réchauffé. Ça fait du bien de manger un bon sandwich accompagné d’un Coca. Le plus gros du dénivelé a été fait, mais il me reste tout de même soixante-dix kilomètres.
Je rejoins la voie verte le long de l’Isère, passe à proximité de Voreppe puis prends la route direction Voiron (pas le plus sympa à traverser). Il y a quelques bouts de grande route, mais j’en évite le plus gros tout de même. Puis direction Charavines et le lac de Paladru. J’y trouve des toilettes publiques gratuites où je peux faire le plein d’eau. Bien content de les trouver car il commence à faire bien chaud et mes bidons se vidaient rapidement.
Pas grand monde sur le tour du lac en ce samedi après-midi mais un triathlon s’y déroulait il faut laisser passer les coureurs à un endroit. Il y a malheureusement assez peu de vue sur le lac, on n’en profite pas trop.
De là ce sera des petites routes passant par les Abrets et Saint-André-le-Gaz, puis la Tour du Pin, ma destination. Avec un sacré petit raidard pour rejoindre la gare ! Je n’y attends pas longtemps vu la fréquence et trouve sans problème une place pour mon vélo et moi. Je suis juste tombé sur l’horaire omnibus, ce qui rallonge un peu le trajet, mais ça reste supportable.
La sortie s’est très bien passée, les jambes vont bien malgré l’augmentation de distance (205km) et de dénivelé (3100m). C’est plaisant de voir que toutes les sorties effectuées cet été ont portés leurs fruits. Plus qu’à trouver une nouvelle idée pour voir jusqu’où je peux aller.